Le Département rejette la motion du groupe communiste contre l’ouverture à la concurrence des TER
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Le Département rejette la motion du groupe communiste contre l’ouverture à la concurrence des TER

A l’occasion de la dernière session plénière du Conseil départemental de la Dordogne, élus de droite et du Parti Socialiste ont préféré s’abstenir sur la motion relative aux TER régionaux et présentée par Marie-Claude Varaillas et Jacques Auzou.

Ce sont trois motions que le groupe communiste a soumis à l’assemblée départementale lors de sa dernière session. Si les deux premières -sur le maintien de la maison de retraite de Vergt et contre l’augmentation des prix de l’énergie-, ont obtenu l’unanimité, la troisième a été rejetée sans trembler par la droite et le PS. Il n’y a rien d’anodin dans cette prise de position qui révèle ni plus ni moins les visées libérales qu’ont ces deux groupes politiques sur nos services publics, et tout particulièrement ici celui du ferroviaire. « L’orientation prise par le Président de la Région -à savoir le rachat des rames TER à la SNCF et leur ouverture à la concurrence- va d’une part désengager la SNCF dans l’aménagement du territoire, et d’autre part préparer activement la privatisation des TER de Nouvelle Aquitaine », a dénoncé en session Jacques Auzou, conseiller départemental PCF. De son côté, Marie-Claude Varaillas pointe l’exemple de la Région PACA, la première en France à avoir choisi ce virage : « Ce sont évidemment les opérateurs privés qui ont été privilégiés, notamment Transdev qui a touché 10 millions d’euros de subventions publiques avant même que le premier train ne roule ! Ce contrat va même permettre à cette entreprise de toucher 50 millions d’euros par an pendant dix ans, avec un coût du kilomètre passant de 15,80 euros actuellement à 20 euros en 2025, soit une augmentation de 25 % de la subvention publique. Il y aura ceux qui peuvent se payer le train et les autres ! ». Pour les deux conseillers communistes, la recherche de rentabilité qu’exerceront naturellement les opérateurs privés se fera au détriment de l’emploi et de la maintenance. « A terme, ce sont les conditions de travail des salariés qui seront dégradées mais également des gares ou des guichets considérés comme insuffisamment rentables qui seront menacés de fermeture ». Jacques Auzou indique enfin que les conseillers régionaux PCF voteront contre ce projet d’Alain Rousset, « on peut être dans la majorité et avoir des désaccords ».

« Avec le grand courage qui est le mien, je m’abstiens ! »

Dominique Bousquet, conseiller départemental LR

La parole est ensuite donnée autres groupes politiques de l’assemblée. Dominique Bousquet s’en empare non sans humour : « Je suis d’une sensibilité gaulliste et libérale. La gaulliste aurait tendance à voter pour cette motion, la libérale contre. Donc avec le grand courage qui est le mien je m’abstiendrai ! Et ce sera la consigne pour notre groupe Les Républicains ». Vient le tour du groupe socialiste qui par la voix de Benoît Secrestat choisit lui aussi de taper en touche. Le conseiller tentera laborieusement de s’en expliquer : « Je ne peux pas laisser croire que c’est une philosophie ultralibérale d’Alain Rousset que de concurrencer les lignes TER ; il faut juste rappeler que c’est la loi, et que conformément à la loi, le Président choisi la façon la moins brutale afin de respecter les cheminots et de répondre aux enjeux du territoire ». Ce qu’oublie de dire Benoît Secrestat -qui ne laissera d’ailleurs pas le loisirs aux élus communistes de le faire-, est que la loi permet à la Région de signer une convention de dix ans supplémentaires avec la SNCF, mais qu’Alain Rousset à délibérément choisi d’accélérer son calendrier. Quoi qu’il en soit ou qu’il en coûte, l’ensemble des élus PS du Département s’abstiendront sur cette motion.

On pourrait s’interroger ici de savoir si c’est la sensibilité gaulliste ou libérale qui a motivé ici le courage du PS… Mais il suffit de jeter un coup d’œil dans la rétro politique pour obtenir la réponse. En 1988, bien avant Macron, François Mitterrand avait marqué sa campagne présidentielle par le « ni-ni » : le fameux « ni-nationalisation, ni-privatisation » sensé donner de la « respiration » au secteur public pour donner un peu d’air aux entreprises privées. En 2000, au sommet de Lisbonne, le président gaulliste de l’époque et son premier ministre socialiste Lionel Jospin, demandaient l’accélération de la libéralisation des secteurs publics tels ceux du gaz, de l’électricité, des services postaux et des transports. Des exemples comme ces derniers il y en a à la pelle, et l’on en connaît tous les conséquences. Donc la seule surprise aujourd’hui dans l’attitude des socialistes du Département c’est juste leur abstention. Le courage aurait été en effet qu’ils votent contre cette motion et assument totalement leur vision libérale pour l’avenir du système de solidarité et de rempart contre toutes les discriminations qu’incarnent nos services publics.

Motion présentée par le groupe communiste lors de la session départementale
Le tract du PCF contre la porte ouverte à la privatisation des TER de Nouvelle Aquitaine