30 Mai Parc Raymonde et Roger Gorse : une inauguration aussi chaleureuse qu’eux
Il y avait du monde samedi 27 mai pour l’inauguration du parc situé juste avant la guinguette de Barnabé (aujourd’hui Chez Alfred) à la cité Bel Air, là où se trouvaient des pépinières qui avaient laissé place à une friche.
Ce n’est pas l’inauguration de cette structure qui a attiré des gens de partout, mais le nom qui lui a été donné, Raymonde et Roger Gorse. Faut-il rappeler que Roger fut des années durant secrétaire départemental de la CGT Dordogne puis de la Fédération départementale du Parti communiste, que Raymonde fit pratiquement toute sa carrière d’institutrice à l’école Joliot-Curie, dans cette même cité Bel-Air où ils avaient fait construire leur maison pour élever leur cinq enfants, et que donc ils sont intimement liés à l’histoire de ce quartier ? Le choix d’honorer leur mémoire en les inscrivant pour toujours au sein de cette cité était donc évident pour le maire de Boulazac Isle Manoire, qui fut un intime du couple Gorse.
Leurs parcours, leur rencontre, leurs engagements pour toutes les causes qui leur tenaient à cœur, la volonté de lutter avec le parti communiste pour des Jours heureux, l’empathie et la solidarité qu’ils vivaient au quotidien avec les communistes, mais aussi avec les travailleurs et les citoyens, l’accueil chaleureux pour celui qui frappait à leur porte, leurs conseils et avis politiques, toujours pertinents ont fait de ce couple un pilier du PCF. Si la carrière politique a été portée par Roger, l’engagement, lui, a toujours été commun et total. Tour à tour Julien Chouet, actuel secrétaire départemental du PCF et petit-fils des regrettés René et Danièle Chouet, compagnons de route des Gorse dans l’aventure communiste depuis la fin de la seconde guerre mondiale, Jacques Auzou, et les enfants de Roger et Raymonde ont évoqué leur mémoire. Pour Julien Chouet, Roger Gorse est celui qui a toujours été présent dans l’univers communiste, pour Jacques Auzou ce fut celui qui le fit venir en Dordogne et l’incita à se lancer en politique, et la maison du couple fut le refuge où il venait chercher conseils et écoute quand il hésitait sur une démarche à suivre.
Roger racontait sa vie de militant avec des larmes. Il disait : « C’est ce qui a donné un sens à ma vie ». Je trouve cette phrase magnifique.
Julien Chouet, secrétaire départemental du PCF 24
Françoise Gorse, la fille aînée du couple, pris la parole pour ses frères Pierre et Vincent, et sa sœur Cathy, groupés autour d’elle. Avec beaucoup de tendresse et d’émotion elle a retracé les vies personnelles de leurs parents, leurs enfances, leur rencontre, la vie quotidienne de la fratrie dans son pavillon de la rue du Gué-de-Barnabé avec un père souvent pris par des réunions, des visites, des rencontres…, mais qui se faisait un point d’honneur de leur réserver un vrai mois de vacances. Elle n’a pas manqué d’évoquer avec pudeur les drames qui ont jalonné leur vie, et d’associer leur sœur Michelle, disparue trop tôt, avant ses parents, à l’hommage rendu en ce 27 mai, Journée nationale de la Résistance, à Raymonde et Roger. Il appartenait ensuite à deux des petites-filles, Valiouka et Pauline, de dévoiler la plaque avec le nom à l’entrée du parc. Pour cette inauguration, la chorale d’enfants de Boulazac Isle Manoire a ouvert la soirée par des chants, un film avec des interviews, des photos et des récits de et par Raymonde et Roger Gorse a été diffusé. Les Amis de Barnabé avaient invité une banda, et s’étaient occupés de la logistique aux côtés de la municipalité. Un vin d’honneur et une projection terminaient la soirée.
On ne serait pas complet sans signaler que l’estime qui entourait Roger Gorse dans le monde politique périgourdin était frappante lors de cette inauguration. Louis Delmon, ancien maire communiste de Sarlat s’était excusé. Contemporain de Roger et Raymonde qui était nés la même année, 1925, son éloignement de Boulazac ne lui permettait pas d’être présent. Mais Michel Lopez, longtemps adjoint d’Yves Guéna quand Roger Gorse était tête de file de l’opposition municipale, avait tenu à être présent, tout comme Thierry Cipierre, maire et conseiller départemental de Coulounieix-Chamiers dont la première pharmacie était située à la cité Bel Air, et d’autres « ennemis » politiques qui avaient tissé des liens de respect et d’amitié avec Roger. Qu’ils soient ou non de la famille politique de Raymonde et Roger, qu’ils aient milité avec ou contre Roger Gorse, qu’ils soient de simples habitants du quartier, d’anciens élèves, des amis, des proches, tous avaient tenu à être présents à cette inauguration, malgré la chaleur accablante, pour témoigner leur plaisir de voir le nom de Raymonde et Roger Gorse inscrit pour toujours dans le quartier et dans la cité.
Isabelle Vitté
