Soutien aux sages-femmes
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Soutien aux sages-femmes

Soutien aux sages-femmes le mardi 26 janvier à 11h30, Palais de Justice de Périgueux

Retrouvez l’appel à la gréve ci-dessous : 

«REVENDICATION DES SAGES-FEMMES POUR LA SANTÉ DES FEMMES

Nous sommes sages-femmes en Dordogne, tenons à faire connaître notre profession et nos revendications à l’ensemble des directions hospitalières, élus locaux, députés, délégation départementale de l’ARS, ainsi qu’aux femmes, premières concernées.

La profession de sage-femme est systématiquement reliée à l’accouchement, pourtant nous sommes compétent.e.s pour tout le suivi gynécologique des femmes en bonne santé, prescrivons et interprétons les examens de dépistage (bilans, échographies, frottis, mammographie…), prescrivons, posons et retirons les différents moyens de contraception (pilule, stérilet ou implant…), accompagnons les femmes dans leur demande d’IVG en prescrivant les médicaments abortifs.

Au sein de notre département, nous devons faire face à la désertification médicale accentuée par la taille et la ruralité du territoire ; nous avons donc en tant que professionnel de santé un rôle important à mettre en œuvre auprès de la population féminine périgourdine de l’adolescence à la ménopause. Malgré une évolution régulière de nos compétences augmentant ainsi notre niveau de responsabilité, rien n’est fait pour améliorer la visibilité et la reconnaissance de notre profession. Il est pourtant prouvé depuis des années (rapports de l’OMS, de la Cour des Comptes, du Comité des Sages…), que les sages-femmes peuvent assurer un suivi global, respectueux des usagers et de la physiologie, avec une médicalisation à bon escient et des prescriptions parcimonieuses tout au long du suivi de la grossesse, de l’accouchement, du post-natal et du suivi gynécologique mettant l’accent sur le conseil et la prévention au-delà de l’acte médical.

La profession de sage-femme alerte les pouvoirs publics depuis de nombreuses années sur le mauvais état de santé des femmes dans leur suivi gynécologique, pour lequel il y a une vraie rupture de soins. Près de 25 % des femmes ne bénéficient d’aucun suivi, près de 50 % ont un suivi inadapté. Rien ne peut significativement évoluer, puisque le parcours reste identique : une majorité de la population méconnaît toujours les missions des sages-femmes.En Dordogne, les sages-femmes réalisent de nombreux actes :

● Selon les territoires, 40 à 60 % de l’activité des sages-femmes libérales est une activité gynécologique (contraception, dépistage,…)

● Avec près de 2500 naissances en Dordogne en 2020, environs 80% des accouchements ont été effectués par des sages-femmes

● En Protection Maternelle Infantile, 250 interventions dans les collèges et lycées auprès de 4170 élèves ont été réalisées par les sages-femmes territoriales

● Sur le nombre de consultations sages-femmes en contraception ou dépistage dans les Centre de Planification et d’Education Familiale, près de 40% des patientes sont des mineures.

● En 2019, le taux de recours à l’IVG en Dordogne était de 16,5 pour 1000 femmes de 15 à 49 ans ce qui est plus élevé que nos départements voisins. Là encore, les sages -femmes sont présentes pour accompagner les femmes en toute autonomie depuis 2016. L’offre libérale de cette activité débute juste en Dordogne avec 1 sage-femme sur Périgueux.

Aujourd’hui, nous sommes en colère : nous subissons un statut hybride qui empêche la reconnaissance pleine et entière de notre profession. Nos salaires sont scandaleusement bas au vu de nos responsabilités.

Nous sommes des professionnels médicaux à compétences définies, avec toute la responsabilité médicale qui nous incombe disciplinairement et pénalement.

Nos demandes sont légitimes et dans un objectif commun, celui d’améliorer la santé génésique des femmes sur le territoire et prodiguer des soins de qualités dans nos maternités, en libéral et en protection maternelle infantile.

Afin d’assurer un parcours de soins cohérent pour les femmes nous soutenons l’importance d’une coordination ville-hôpital organisée et revendiquons un temps dédié à cette coordination notamment pour l’organisation des sorties de maternités. Pourquoi ne pas envisager la création d’un poste de sage-femme conseil au sein des CPAM ?

Nous demandons également la possibilité de prescrire des arrêts de travail sans limite de temps dans le cadre de nos compétences et qu’un arrêt prescrit dans les 14 jours précédant le congé maternité soit pris en charge par l’assurance maternité. Plus spécifiquement, nous revendiquons pour les sages-femmes hospitalières :

● Des effectifs adaptés dans les maternités : les effectifs minimums sont appliqués en général dans les maternités, sans prise en compte de l’évolution de l’obstétrique. Localement, des fermetures de lits d’obstétrique sans diminution du nombre de naissance sont observés mettant ainsi en jeu la sécurité des professionnels des maternités, des patientes et de leurs enfants et cela en dégradant la qualité des soins.

● Un statut administratif semblable aux autres professionnels médicaux (médecins, dentistes et pharmaciens) et une gestion des carrières des sages-femmes au sein du Centre National de Gestion. Cette mesure est simplement la mise en adéquation entre notre statut et le Code de la Santé Publique, afin de permettre des évolutions indispensables suivantes :

– Une reconnaissance pleine et entière du caractère médical de la profession de sage-femme : avec la création d’une filière médicale au sein de la fonction publique hospitalière. Nous sommes une profession médicale indépendante, spécialiste de la physiologie. Nous devrions pouvoir, en toute autonomie, gérer des unités accueillant des patientes ne présentant aucun facteur de risque.

– Reconnaissance salariale : Du suivi de grossesse normale à la naissance sans complication, la sage-femme a sous son entière responsabilité la santé de deux personnes, la mère et l’enfant. Il en est de même pour les soins qu’elle prodigue en services de maternité. Cela pour 2085 euros brut en début de carrière quand les grilles sont appliquées correctement au sein des structures. Nous demandons donc une rénovation et une revalorisation des grilles indiciaires.

● Reconnaissance des services d’urgences gynéco-obstétricales comme des services d’urgence, au même titre que les urgences générales, avec une indemnité versée aux personnels y exerçant (et non pas sous forme de prime).

● Droits de formation en accord avec nos obligations de Développement Professionnel Continu : soit 15 jours /an au lieu de 2,5, avec un budget adapté.

● Reconnaissance de la pénibilité du travail, notamment le travail de nuit, via la revalorisation des indemnités de travail de nuit, une reconnaissance financière suffisante des astreintes week-ends et jours fériés qui permettent d’assurer la continuité des soins pour les femmes/couples.

Pour les sages-femmes libérales,

● Soutenir la déclaration d’une sage-femme référente de la grossesse: les sages-femmes libérales sont présentes avant, pendant et après la grossesse. Elles sont des professionnelles de confiance pour les femmes et les couples. Elles sont le pivot du suivi de grossesse du suivi post-natal, et permettent de créer du lien entre les femmes et les différents acteurs médicaux, paramédicaux et sociaux qui peuvent intervenir. Ce rôle doit être reconnu et valorisé. Dans cette même dynamique, les sages-femmes libérales doivent être systématiquement inclus.e.s dans les discussions sur les 1000 premiers jours et les problématiques périnatales en valorisant l’entretien post natal préconisé par le rapport par une cotation identique à celle de l’entretien prénatal.

● La reconnaissance de l’accompagnement global par la création d’actes spécifiques pour les sages-femmes exerçant en plateau technique, dans les maisons de naissance et à domicile. Cela passe par la facilitation de l’ouverture des plateaux techniques aux sages-femmes libérales en aidant à la mise en place de conventions types et d’aide au financement assurantiel : Négociation conventionnelle à appuyer.

● Numérique en santé, les sages-femmes trouvent difficilement des logiciels adaptés à leur exercice, évolutifs pour les améliorations en cours (DMP, aide à la prescription) et à venir. Les tarifs des solutions de télémédecine sont les mêmes pour les sages-femmes que pour les médecins, avec des aides qui sont nettement moindres et insuffisantes.

● Congés maternité et paternité pour les libéraux : Du fait de notre classification en PAMC, les sages-femmes libérales ne bénéficient pas des mêmes droits que leurs collègues médicaux. Nous demandons donc une réforme du congé maternité et paternité sur le modèle de ce qui existe pour les médecins libéraux.

Pour les sages-femmes territoriales :

  • Co-direction des services de PMI : Profession indépendante et autonome dans son champ de compétence, les sages-femmes doivent pouvoir prétendre à la co-direction des services de PMI en association avec un médecin directeur.
  • Respect des compétences, des responsabilités médicales et de l’autonomie professionnelle des sages-femmes définie par le Code de déontologie et le Code de la Santé Publique : Les situations de hiérarchie vis- à-vis des médecins ou des infirmièr.e.s de PMI ne doivent plus exister.
  • Revalorisation indiciaire à la hauteur de la revalorisation des sages-femmes hospitalières.
  • Fin d’un régime indemnitaire (notamment le RIFSEEP) calqué sur celui des paramédicaux et des cadres
  • paramédicaux territoriaux.
  • Classement des sages-femmes territoriales en catégorie active
  • Suppression du concours sur titre pour intégrer la fonction publique territoriale.

Les sages-femmes sont en première ligne pour la santé des femmes de ce pays, merci de nous soutenir. Les sages-femmes périgourdines soutenant le mouvement de grève du 26 janvier 2021, représentent plus de 60% de l’effectif des sages-femmes du département.