SMD3 : plus de 500 personnes battent le pavé pour exiger un moratoire
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SMD3 : plus de 500 personnes battent le pavé pour exiger un moratoire

A l’appel de la Coordination Déchets 24*, un demi-millier de personnes a défilé samedi matin dans les rues de Périgueux contre la future tarification de collecte des ordures instaurée par le SMD3.

Associations, partis politiques, élus, citoyens… au pied des marches du tribunal de Périgueux, venus des quatre coins du département, tous sont venus pour réclamer d’une seule voix plus de justice sociale et de démocratie au SDM3. En ligne de mire, les tarifs de la redevance incitative dévoilés par voie de presse la semaine dernière. Ce samedi, on lui préfère d’ailleurs le qualitatif de « punitive » à cette redevance. Car si tout le monde s’accorde sur l’urgence absolue de réduire le volume des déchets, les moyens que s’est donné le SMD3 pour y tendre sont inefficaces, injustes et discriminatoires. « C’est une exigence qui nous concerne tous, et qui ne peut être conduite de façon autoritaire et pénalisante pour les citoyens, singulièrement pour celles et ceux qui ont de plus en plus de difficultés à boucler leur fin de mois », pointe Jacques Teyssier, représentant de l’Union syndicale des retraités CGT, membre de la Coordination Déchets 24. Tour à tour, on égrène les incohérences du projet : la fin du porte-à-porte et les points d’apports volontaires trop éloignés des riverains, les containers trop haut pour les personnes en situation de handicap, des tarifs qui pourraient encourager les dépôts sauvages, le tout sans aucune consultation citoyenne et une profonde opacité qui entoure ce projet. « Nous déplorons l’absence d’une réflexion collective à laquelle les associations et les citoyens auraient été conviés, sur l’avenir du traitement des déchets dans notre département », poursuit la Sepanso, « les sommes engagées aujourd’hui, pourtant colossales, n’apportent pas de réponse efficaces et satisfaisantes à la collecte et au traitement des déchets sur le long terme ». De son côté, la Chambre Régionale des Comptes qui s’est penchée sur le projet du SMD3 conclue son rapport en s’inquiétant de l’augmentation des emprunts et des investissements. « Plus de 96 millions d’euros ont été déboursés depuis 2017 en investissements, sans compter la participation des EPCI et des communes, et plus de 66 millions d’euros d’emprunts », glisse la représentante de l’association DIGD, qui pointe en parallèle « un coût de l’enlèvement des ordures supérieur à la moyenne nationale, pour un volume égal  et un traitement de la tonne de déchets inférieur à la moyenne nationale ».

« La collecte et la gestion des déchets doivent demeurer dans le strict cadre du service public »

Jacques Teyssier, Coordination 24
Prises de parole des différentes composantes de la Coordination Déchets 24 sur les marches du Palais de Justice

La Coordination Déchets 24 s’inquiète également de la privatisation déjà entamée du SMD3 malgré les prérogatives d’un rapport sénatorial de 2014 qui affirme que « la collecte et le traitement des ordures ménagères doivent avant tout être considéré comme un service public qui participe à la salubrité et à la santé publique ». « La collecte et la gestion des déchets sont un bien commun aussi important que l’accès à l’eau, à l’énergie ou à l’information », indique Jacques Teyssier, « il doit impérativement demeurer dans le strict cadre du service public, seul moyen pour garantir une égalité d’accès pour l’ensemble des usagers, sans aucune discrimination de quelque nature qu’elle soit, et une fonctionnement permanent, régulier et continu sur l’ensemble du territoire ». Pourtant, les orientations prises par le SMD3 ne vont malheureusement plus dans ce sens, au contraire. Déjà en effet, une partie non négligeable de la gestion des déchets a été confiée à une société privée, la société Paprec, dont le PDG a été mis en examen en juin dernier pour « corruption, favoritisme et entente illicite ». Non content de cela, le SMD3 entend se transformer en un SPIC, un service public industriel et commercial soumis aux règles du droit privé. « Cet abandon du service public et cette porte grande ouverte à la privatisation, ne sont pas acceptables. Verra-t-on demain Suez ou Véolia entrer dans la danse, non pour répondre à des besoins essentiels, mais pour accroître encore leurs gigantesques profits ? ».

Le PCF 24 qui mène campagne depuis plusieurs semaines pour un moratoire, présent lors de la manifestation

« Les familles les plus modestes vont voir leur facture flamber »

Coordination Déchets 24

On l’aura compris, la colère est profonde au sein de la population périgourdine. Déjà de nombreux maires du département se sont prononcés pour la mise en place d’un moratoire, mesure portée par le PCF 24 depuis plusieurs semaines, et que refuse toujours Pascal Protano, le président du SMD3 qui tiendra un comité syndical mercredi prochain à 15 h 30. A cette occasion, un nouveau rassemblement doit avoir lieu devant les grilles du SMD3, au cours duquel seront remises les pétitions réclamant le moratoire.

* La Coordination Déchets 24 rassemble cinq associations : la Défense de l’Intérêt Général Dordogne, ATTAC, l’Union syndicale des retraités CGT, l’APF France Handicap, les Mousquetaires Citoyens 24.

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