Privatisation des TER : la CGT cheminots vent debout contre Rousset
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Privatisation des TER : la CGT cheminots vent debout contre Rousset

Rassemblement ce lundi matin des cheminots périgourdins qui à l’appel de la CGT ont manifesté leur désaccord face au projet d’Alain Rousset d’ouvrir à la concurrence les lignes TER de la Nouvelle Aquitaine.

Ce n’est pas un hasard si ce lundi les cheminots ont choisi le parvis de la mairie de Périgueux pour hisser les drapeaux de la CGT. « Ce n’est pas Delphine Labails la maire que nous voulons interpeller ce matin, mais l’élue régionale socialiste », glisse ce syndicaliste, « elle est complice du Président Alain Rousset qui fait le choix aujourd’hui d’endosser le costume de fossoyeur de la SNCF ». La colère des manifestants est à la hauteur de l’attaque qui leur est faite. Ce 17 octobre, à l’occasion du débat d’orientations budgétaires 2023, les conseillers régionaux de Nouvelle Aquitaine ont en effet à se prononcer sur la mise en concurrence des Trains Express Régionaux. « Nous avons eu connaissance de cette délibération par hasard », confie Jérôme Jean, le secrétaire CGT des Cheminots de Périgueux, « l’objectif était bien de faire passer ce projet en catimini ».

« Rien, mais absolument rien n’oblige à cette privatisation »

Jérôme Jean

En clair, si les élus actaient ce projet, la Région deviendrait propriétaire du matériel et pourrait confier les opérations de maintenance lourde et courante à un industriel choisi après appel d’offres. Cette délibération précise en outre que les centres de maintenance ayant fait l’objet de financements régionaux pourraient être eux aussi concernés par un transfert de propriétés de la SNCF à la Région. La décision surprend, d’autant plus que la convention actuelle qui lie la Région avec la SNCF sur l’exploitation des TER, signée en 2019 court jusqu’en 2024. La région avait la possibilité de reconduire une convention longue sur une durée de dix ans avec la SNCF, comme l’a d’ailleurs acté les régions Val-de-Marne ou encore l’Occitanie.  La CGT cheminots s’oppose à cette « duperie » en laquelle elle prédit « un gaspillage d’argent public monumental et de cadeaux faits aux actionnaires de groupes tels Alstom, Bombardier, Auchan et autres ».

Jérôme Jean, le secrétaire syndical CGT des Cheminots de Périgueux

« Tous ces groupes viennent faire du fric pas du service public »

La CGT Cheminots

Le syndicat alerte sur les conséquences d’un tel projet sur le service rendu aux usagers. « Comment ne pas être inquiets et ce malgré les serments rassurants des grands défenseurs de la privatisation de service public de voir confier à des entreprises privées l’entretien de matériel roulant dont les normes de sécurité sont intransigeantes », poursuit le secrétaire syndical, « la sécurité deviendra adaptable au taux de rentabilité imposé. Pour les usagers ce sera la triple peine avec un service dégradé, plus assuré partout, une complexification du schéma de transport et une augmentation du prix du billet ». Il va sans dire que les cheminots s’inquiètent également pour leur avenir : « C’est la promesse d’un carnage social pour les cheminots des technicentres que ce soit en cas de transfert vers une filiale ou une entreprise privée, ou en cas de perte de charge de travail ».

Le constat est sans appel : tous s’opposent aux ambitions libérales du Président Rousset et appellent les élus régionaux à voter contre le transfert de propriété du matériel et contre la privatisation de son entretien et de son exploitation. Les élus communistes ont déjà affirmé qu’ils voteront contre cette délibération. « Nous nous battrons pour la seule alternative crédible : la signature d’une convention à dix ans avec une contribution de la Région à la hauteur des enjeux », assure Jérôme Jean, « nous ne les laisserons pas sacrifier notre entreprise, nos emplois et nos vies. La direction SNCF, complice de ce saccage, doit elle aussi rendre des comptes. Ce 17 octobre marque le début d’une lutte. Assurons que nous y irons au bout ! C’est fini de subir, tête haute et poing levé en route vers la victoire ! »

Le cortège de cheminots s’est ensuite rendu à la gare de Périgueux pour y déployer leur banderole sur laquelle on peut lire : « Trains TER privatisés ? Alain Rousset veut financer le privé avec de l’argent public, non merci ! ». Déterminé à aller jusqu’au bout de leur action, le syndicat donne d’ores-et-déjà rendez-vous dès ce mardi pour la manifestation interprofessionnelle pour l’augmentation générale des salaires. Elle organise de plus une réunion publique le vendredi 28 octobre à 18 h 30 à la Bourse du Travail à Périgueux.

Plus d’une centaine de cheminots périgourdins sur le parvis de la gare de Périgueux