11 Oct L’exigence de Paix au cœur de l’AG des communistes
L’assemblée générale du PCF 24 s’est déroulée samedi 7 octobre à Boulazac. L’occasion pour les communistes de Dordogne de débattre sur les actualités nombreuses en cette rentrée.
Ce samedi, le monde s’est une nouvelle fois réveillé sonné par les images d’horreur venues du Proche-Orient. L’attaque du Hamas et la réponse israélienne font écho à la guerre russo-ukrainienne, au sort réservé aux Arméniens du Haut Karabakh et à tant d’autres conflits armés à travers le monde. « Nous vivons sur une véritable poudrière », s’inquiète Julien Chouet, secrétaire départemental du PCF 24 qui déplore que la surenchère militaire ait pris le pas sur toute forme de diplomatie internationale. « Les budgets militaires augmentent de manière exponentielle ; 413 milliards pour la seule France ». Et les récents propos du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, à propos de l’Ukraine laissent en rien entrevoir une quelconque ambition d’issue pacifique : « Ce sont aussi des opportunités pour les industries françaises. Pardon de le dire comme ça, mais il faut l’assumer », confiait-il la semaine dernière aux journalistes de France Info. « C’est aussi ça toutes les vicissitudes du capitalisme mondialisé : faire des affaires, vivre sur la bête et se repaître du malheur des autres », poursuit le secrétaire communiste, « ils ont beau tenter de masquer la vérité avec des grands discours moralisateurs pour tenter de la justifier, la guerre se nourrit du cynisme capitaliste et entraîne toujours derrière elle son lot de malheurs qui frappent en premier lieu les peuples ». Pour ce dernier, le seul horizon possible doit être la Paix. « La paix comme garante d’une société libre et démocratique dans laquelle tout le monde vivrait ensemble en harmonie et avec des chances égales. Les communistes se doivent de représenter les millions de personnes qui ont osé se soulever contre un système capitaliste dont l’essence profonde est la guerre, la violence, le racisme, l’oppression, la répression, et l’appauvrissement des peuples au profit de quelques-uns. Cela nous oblige en tant que communistes pour qu’il ne soit jamais dit par les générations futures que l’indifférence, le cynisme et l’égoïsme nous ont empêchés d’être à la hauteur des idéaux humanistes qui sont les nôtres ».
« C’est à une Europe internationaliste que nous devons travailler »
Julien Chouet, secrétaire départemental du PCF 24
La Paix, un des trois axes avec l’écologie et la souveraineté économique, mis en avant par le Parti Communiste Français pour les prochaines échéances européennes. Le Conseil National qui se réunit ce week-end tiendra dans le même temps sa conférence européenne afin de discuter des modalités de ces élections. Quoi qu’il en découle, pour Julien Chouet une chose est sûre « il nous faudra nous battre contre ces traités qui ont détruit la souveraineté des états membres et des européens eux-mêmes. Ces traités qui nous imposent l’austérité. Ces traités qui au nom de la « concurrence libres et non faussé » ont privatisé nos services publics, vendu les fleurons de l’industrie française, et permettent de délocaliser toujours plus nos usines. Nous le vivons ici, avec les papeteries de Condat, parce que l’Europe a été construite comme ça pour faire du dumping social ». Arracher le pouvoir au capital partout où il s’exerce est aux yeux du secrétaire périgourdin le seul préalable qui doit valoir sur ces échéances. « Nos candidats, doivent représenter la gauche, la vraie, celle qui osera plonger son regard dans celui de l’adversaire sans trembler à l’idée de le contraindre. Nous devons travailler à une Europe internationaliste, en se rapprochant des communistes et progressistes de tout le continent et en reconstruisant une conscience de classe internationale seule à même de pouvoir contrer et faire chuter le système capitaliste ».
« La conscience de classe a été profondément civilisatrice, son effacement aujourd’hui décivilise »
Pour le secrétaire départemental, la politique de classe a en effet été méprisée au profit d’une « gauche des valeurs » acceptant le libéralisme économique. « Il est là le grand remplacement qui a laissé l’extrême droite prendre racine dans la classe travailleuse et particulièrement dans ses fractions ouvrières. Les partis d’extrême droite ont pu récupérer l’identité de classe abandonnée par la gauche pour la noyer dans une rhétorique et une pratique identitaires, nationalistes et xénophobes. C’est vrai dans de nombreux pays d’Europe, c’est vrai en France ». Une France aux abois : 40 % des étudiants déclarent renoncer à des soins, 42 % des Français au Smic se privent d’un repas par jour, près d’un enfant sur cinq est touché par la pauvreté, 2 000 d’entre eux vivant dans les rues. Plus violente encore est la situation subie par les habitantes et habitants des territoires dits d’outre-mer, qui sont parfois privés du droit fondamental à l’eau potable. « Le pouvoir apparait aujourd’hui aux yeux des gens pour ce qu’il est : autoritaire et anti démocratique. La négation du parlement et du peuple pendant le mouvement des retraites, l’appauvrissement généralisé de nos concitoyens, de nos collectivités, de nos services publics apparaissent aujourd’hui particulièrement injustes ». La légitime colère du peuple n’est plus l’apanage de l’extrême droite, elle se globalise, alors que de son côté la gauche se montre incapable d’y apporter une réponse préférant se vautrer dans les invectives et les insultes. « Nous avons besoin aujourd’hui de mettre à l’ordre du jour un projet communiste. Nous ne pouvons renoncer au bonheur, à l’espoir, à l’horizon d’un alternative de progrès social et écologique. Notre slogan « Les Jours Heureux » est plus que jamais d’actualité », assure Julien Chouet.
Les échanges toujours riches et appuyés se sont poursuivis avec les camarades présents. Fanny Castaignede, élue régionale fait ainsi le parallèle entre la Grèce, « un pays massacré, liquidé » par la politique libérale de l’Europe, et la France « où le rouleau compresseur est enclenché, plus lent peut-être mais avec le même objectif. Plus que jamais il est nécessaire d’avoir une force représentative au niveau de l’Union européenne pour contrer cette logique capitaliste ». Vianney pointe lui le vote récent de l’Assemblée nationale forçant les bénéficiaires du RSA à des heures de travail : « C’est clairement une porte ouverte à l’esclavage ». Jean-Louis déplore une « droitisation de la société. Il nous faut revenir aux fondamentaux qui donnent au PCF des perspectives. Nous avons une identité communiste, il nous faut la faire vivre notamment dans le cadre des Européennes ». Suzy, ancienne d’EDF, dénonce les discriminations syndicales qui ont eu lieu au cours de la bataille contre la réforme des retraites : « Nous avons un gouvernement voyou qui empêche notre droit fondamental de défendre notre beefsteak, c’est insupportable ». Violette tient à rappeler que « l’internationalisme est dans l’ADN du Parti Communiste, chaque peuple doit décider de son destin ». Les débats nourris se sont achevés autour d’un temps convivial et un prochain rendez-vous donné pour le vendredi 13 octobre, grande journée de mobilisation contre la vie chère et la hausse des salaires.
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