Irène Sapir décorée de la médaille du Sénat
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Irène Sapir décorée de la médaille du Sénat

C’est au cours du traditionnel repas de la section de Bergerac du 1er mai, que Marie-Claude Varaillas, sénatrice de la Dordogne, a tenu à rendre hommage à sa camarade Irène Sapir.

Irène était ce 1er mai dans le cortège syndical pour battre le pavé contre la réforme des retraites. Il est d’ailleurs très rare de ne pas la croiser dans les défilés, le poids des années n’ayant jamais entamé le militantisme de cette communiste. C’est cet engagement inaltérable que la sénatrice Marie-Claude Varaillas a tenu à mettre à l’honneur à l’occasion de cette journée.

« Le parcours d’Irène Sapir est celui d’une femme engagée et portée par des valeurs de justice sociale et de fraternité »

Marie-Claude Varaillas, sénatrice PCF de la Dordogne
Marie-Claude Varaillas a retracé le parcours et la vie de luttes d’Irène

Entourée de près de deux cents communistes réunis à l’occasion du repas de la section de Bergerac, Irène s’est en effet vue remettre la médaille du Sénat. « Militante pour la Mémoire et pour la Paix » peut-on lire sur ce bout de métal, bien trop petit pour qu’y soit gravés les combats de toute une vie. Irène n’a que cinq ans lorsque la police française vient les arrêter, elle et sa mère, pour les parquer au Vélodrome d’Hiver. Si Irène échappe au sort subi par les plus de treize mille juifs déportés à la suite de cette rafle, sa maman sera internée six mois plus tard à Auschwitz sous le matricule 37277. Léa Bibergal reviendra miraculeusement du camp d’extermination au terme de deux années d’horreur qu’elle racontera librement et sans tabou à sa fille. Une parole nullement guidée par la haine mais au contraire dans le respect des différences, des minorités, de l’humanité. Des valeurs qu’Irène n’a de cesse, encore aujourd’hui, de transmettre aux nouvelles générations. Sortir le passé de l’obscurité, c’est en effet le combat de cette militante depuis plus de cinquante ans. Comme institutrice d’abord, puis en tant qu’élue à Bergerac de 1967 à 2001, et aujourd’hui comme l’un des derniers témoins de l’Histoire. Irène sillonne inlassablement les écoles, les collèges et lycées dans sa détermination chevillée au corps à lutter contre toutes les formes de racisme, et son aspiration à une société plus juste, plus fraternelle, plus libre. C’est cet immense combat que Marie-Claude Varaillas a tenu à mettre en exergue à l’occasion de cette journée : « Infatigable militante pour la Mémoire et pour la Paix, tu témoignes auprès des collégiens et lycéens depuis plus de cinquante ans pour transmettre le devoir de demeurer vigilants, afin que nous n’oublions jamais que la Paix et la Liberté sont des valeurs fragiles toujours susceptibles d’être remises en cause par la folie humaine. Pour tout cela, merci », glisse la sénatrice avec beaucoup d’émotion. S’approprier le passé pour éclairer le présent et le futur, est une des tâches les plus nobles de notre époque troublée par les montées des nationalismes et extrémismes. Cette mission, Irène l’incarne avec humilité et ferveur, elle nous oblige à ne laisser aucun des combats de nos ainés dans l’oubli, à ne pas plier sous la résignation, mais au contraire à résister, à construire pour que l’espoir d’un monde où l’humain soit définitivement au cœur de toutes les préoccupations devienne enfin réalité.

Artiche de Sud-Ouest
Article de La Dordogne Libre