21 Jan « J’ai le sang rouge et le cœur à gauche »
En ce début d’année, la sénatrice communiste Marie-Claude Varaillas a présenté ses vœux aux élus du département à Trélissac. Cette dernière a insisté sur les difficultés budgétaires des collectivités et de leurs conséquences sur les services publics.
Une dissolution de l’Assemblée Nationale et une censure passées, c’est dans un contexte politique totalement inédit que cette année 2025 débute. Face à un parterre d’élus locaux et à quelques jours de l’examen du budget au Sénat, Marie-Claude Varaillas déplore des finances dans le rouge et les quelques dix milliards d’euros de coupes budgétaires qui pèsent d’ores-et-déjà sur les collectivités. La sénatrice dénonce ainsi « la déconnexion totale avec la réalité quotidienne de nos villes et villages » du gouvernement. Des dépenses croissantes, des recettes aléatoires et des impacts directs sur des secteurs clés comme la santé, l’éducation, l’agriculture ou l’industrie.
« Il faut s’attendre à pas moins de 2 milliards de déficit en 2024 à l’hôpital »
Concernant la santé, la sénatrice pointe la fermeture de 4900 lits d’hospitalisation en 2023 « par manque de praticiens, de personnels, d’attractivité du métier, par manque aussi de moyens pour investir dans l’hôpital public ». Sur l’école, si une baisse de démographie est constatée, là où nombreux sont tentés de fermer des classes, Marie-Claude Varaillas affirme « que nous devons la mettre à profit pour alléger les effectifs dans les classes, permettre aux enseignants et aux élèves de travailler dans de meilleures conditions et par là même éviter des fermetures de classes ».
« Nous avons perdu 100 000 exploitations ces dix dernières années »
Le texte d’orientation agricole a déjà été voté à l’Assemblée nationale, « sans répondre à la grave crise agricole que nous traversons et qui mérite selon nous un texte fondateur », poursuit la sénatrice, « pour assurer notre souveraineté alimentaire, nous savons bien qu’il faut mettre en œuvre une politique d’intervention publique sur les prix et avec des outils d’assurance et de gestion des risques afin de sécuriser les revenus et les investissements des producteurs ».
Marie-Claude Varaillas insiste enfin sur la désindustrialisation du pays qui frappe également la Dordogne. Les entreprises Rougié à Sarlat et Papeteries Condat sont les têtes de proue de ce fléau. « J’ai posé récemment une nouvelle question orale au nouveau ministre de l’industrie sur la nécessité de faire un point sur ce fameux dispositif Rebond qui consiste à ce que l’État s’engage financièrement pour aider l’économie locale, pour aider des entreprises à investir et peut-être à préserver et retrouver de l’emploi pour les salariés locaux ».
« Nous devons aller vers une plus juste répartition des efforts »
Santé, situation des collectivités locales, industrie, agriculture, éducation… autant d’enjeux nationaux qui résonnent particulièrement dans notre département et pour chacun desquels la sénatrice entend continuer la bataille durant cette année 2025. Sans oublier la lame de fond qui fait le combat idéologique de la communiste : une meilleure répartition des richesses. « Oui, il faut réfléchir aux économies possibles mais cela peut-être sans compter sur des ressources nouvelles qui participeraient à une plus juste répartition des efforts. Ces efforts qui doivent être partagés lorsque l’on sait que les 500 plus grandes fortunes de notre pays ont gagné 1100 milliards d’euros soit 5 % de plus qu’en 2023 et que dans le même temps le travail n’est pas assez rémunéré, que les salaires ne tiennent pas compte de l’inflation et que la France compte dix millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté ».