27 Jan Des municipalités de Dordogne se mobilisent contre la retraite à 64 ans
A l’appel du Parti Communiste Français, de nombreux élus aux côtés des syndicats se mobilisent pour la journée nationale du 31 janvier contre la réforme des retraites en fermant leurs mairies.
À l’échelle nationale, de nombreuses équipes municipales de ville de toute échelle, de Tourville-la-Rivière à Paris, rejoignent la démarche impulsée par le PCF. En Dordogne, les mairies de Trélissac, Boulazac-Isle-Manoire, Saint-Capraise-de-Lalinde, Baneuil, Saint-Léon-sur-L’Isle, ou encore Saint-Médard-de-Mussidan, rejoignent le mouvement. « La municipalité prendra toute sa part dans ce combat dans l’intérêt des administrés et pour la justice sociale pour laquelle nous nous investissons au quotidien », glisse Jacques Auzou, le maire de Boulazac-Isle-Manoire, « c’est pourquoi l’Hôtel de ville sera symboliquement fermé le 31 janvier et une motion sera proposée au Conseil municipal du 1er février ». Pareil du côté de Trélissac : « Déjà le 19 janvier dernier, nos structures publics sont restées portes closes et nous comptions 70 % de grévistes parmi nos agents », souligne Serge Géraud, le directeur de cabinet du maire Francis Colbac, « Trélissac répond évidemment favorablement à cet appel pour le 31 janvier ».
« À Boulazac Isle Manoire, nous restons mobilisés pour défendre les citoyens face aux crises multiples »
Jacques Auzou
Le projet de réforme des retraites du gouvernement prévoit le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans et allonge la durée de cotisation à 43 ans. Le 19 janvier dernier, près de 2 millions de personnes ont manifesté contre cette réforme. Ce niveau de mobilisation, l’unité syndicale inédite depuis 12 ans, et le soutien populaire
dont il bénéficie témoigne à lui seul de l’ampleur du rejet de cette réforme. Après tout, le candidat-président Emmanuel Macron ne déclarait-il pas lui-même, en 2019 : « Franchement ce serait assez hypocrite de décaler l’âge légal [de départ à la retraite. Quand aujourd’hui on est peu qualifié, quand on vit dans une région en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu’on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ! C’est ça la réalité de notre pays ». Pour rappel, 29% des hommes les plus pauvres sont déjà morts à 64 ans, contre 6% des plus riches. Le taux d’emploi s’effondre de 33% après 60 ans. Oui, Monsieur le Président, c’est ça, la réalité de notre pays.
Quant aux arguments budgétaires avancés par le Gouvernement pour justifier cette réforme, ils sont largement remis en cause par les rapports du COR sur lequel le gouvernement prétend pourtant fonder son action. Si nous nous réjouissons que nos dirigeants semblent s’être enfin découvert des capacités d’anticipation, nous les encourageons donc à se baser sur « la réalité de notre pays » plutôt que sur leur doctrine. « La réforme des retraites ne doit plus être l’antichambre de la mort,
mais une nouvelle étape de la vie », disait Ambroise Croizat, ministre communiste fondateur de la Sécurité sociale, dans une France d’après-guerre affaiblie et à reconstruire.
Le 31 janvier restons tous mobilisés. Trois dates déjà fixées en Dordogne :
A Périgueux à 10 h 30 devant le Palais de Justice
A Bergerac à 15 h devant le Palais de Justice
A Sarlat à 15 h place de la Grande Rigaudie
L’article de France Bleu Périgord du 27 janvier 2023 :